Aperçu géologique du Luxembourg
Index de l'article
4.2. L'exploitation de matières pierreuses et de minerais
Au début de l'ère industrielle, des exploitations de minerai de fer (la Minette) ont commencé dans le Sud-est du pays. Actuellement, toute exploitation à ciel ouvert et souterraine est abandonnée. Des travaux de déblayage (décapage) ont été poursuivis après l'exploitation pour permettre une reprise (très peu probable) de cette dernière. De larges zones d'effondrement minier, potentielles ou réelles, existent au-dessus des régions exploitées.
L'exploitation de la Minette a modifié largement le régime d'écoulement des eaux souterraines de l'aquifère du Dogger. Ce dernier est constitué par les couches fissurées et perméables de la Minette et du Calcaire de Rumelange sus-jacent. Il présente un faible pendage vers le Sud-ouest. L'aquifère du Dogger était, avant l'exploitation de la Minette, saturé et rempli d'eau. Une partie de ces eaux se sont déversées, avec un débit variant avec l'alimentation, au Nord vers le bassin versant de l'Alzette. Lors de l'exploitation en mine souterraine les eaux ont été pompées comme exhaure et les émergences naturelles se sont taries progressivement. Actuellement, la plus grande partie de ces eaux d'exhaure est drainée par galerie vers la vallée de la Moselle en France.
Des exploitations de minerai dans l'Eisléck, minerai de cuivre à Stolzembourg, de plomb dans la région d'Allerborn et d'antimoine prés de Goesdorf ont influencé, tout comme l'exploitation du quartzite de Berlé comme matériau réfractaire, le développement de ces régions. Toutes ces exploitations ont été abandonnées depuis longtemps. Les galeries souterraines existent toujours; elles sont très stables dans le schiste et les risques d'effondrement sont très limités; localement ces travaux miniers sont utilisés comme réservoirs souterrains.
Les exploitations de gypse (matériaux pierreux) existaient dans beaucoup de régions; elles étaient à côté du fer les plus florissantes. Actuellement elles sont toutes abandonnées, la mine de Walferdange, seule accessible abrite le Laboratoire de Géodynamique. De nombreux vestiges de ces exploitations (terrils, entrées de mines) existent encore en surface. Localement, on peut y observer des effondrements. Les terrains marneux recouvrant les lentilles gypsifères exploitées sont généralement peu stables et des dégradations s'opéreront à long terme.
Des exploitations de matériaux pierreux se font encore aujourd'hui dans de nombreuses régions. Il y a une vingtaine d'années plus d'une centaine d'exploitations existaient. Aujourd'hui il n'en reste qu'une vingtaine. Les exploitations se situent toujours, sauf pour les roches de l'Eisléck dans des roches perméables et aquifères. Elles se localisent dans les zones d'affleurement et d'alimentation des aquifères et parfois dans les zones et secteurs de protection des sources captées pour l'alimentation en eau potable.
Les exploitations se sont faites le plus souvent à ciel ouvert. Seules des exploitations de dolomie dans la vallée de la Moselle ou de schiste ardoisier dans l'Eisléck se sont opérées en carrière souterraine. Toutes ces exploitations souterraines sont actuellement abandonnées et le problème de stabilité des ouvrages souterrains peut se poser à moyen et à long terme pour les exploitations de dolomie réalisées sous faible couverture. Les ardoisières souterraines étant généralement très stables.